LE MANIOC UN TRESOR ECONOMIQUE ET CULINAIRE A DINGOUIN
La culture du manioc occupe une place centrale dans la vie des Yacouba et est une composante importante dans l’économie de la région. Chez les habitants de Dingouin, le manioc n'est pas seulement une culture de subsistance, mais un élément essentiel de leur identité culturelle et de leur patrimoine local. Le manioc est cultivé principalement par les femmes qui jouent un rôle crucial dans toutes les étapes de sa production, depuis la préparation des champs jusqu'à la transformation du tubercule. Le cycle de culture commence par le défrichement des parcelles souvent situées sur des pentes, un travail exigeant réalisé en collaboration entre les membres de la communauté. Ensuite, les boutures de manioc sont plantées au début de la saison des pluies, permettant aux tubercules de se développer grâce à l'humidité accrue. La transformation du manioc en produits consommables est un processus laborieux, impliquant notamment le râpage, le pressage pour extraire le cyanure naturel, puis le séchage au soleil ou la fermentation. Les produits dérivés les plus courants sont l'attiéké, un couscous traditionnel très apprécié, le to poudre de manioc séché et le placali, une pâte fermentée épaisse consommée avec des sauces. Le manioc, en plus de sa fonction alimentaire, joue un rôle symbolique dans les rituels et cérémonies traditionnels Yacouba. Les récoltes sont souvent marquées par des festivités qui renforcent les liens communautaires, et le manioc est parfois offert en sacrifice lors de cérémonies religieuses. Dans un contexte de modernisation et de changement climatique, les populations de toutes les contrées de l’ouest et précisément celle de Dingouin s'efforcent de maintenir cette tradition tout en adoptant des pratiques agricoles plus résilientes. La culture du manioc reste ainsi un pilier de la survie et de l'identité des Yacouba, un lien vital entre leur passé ancestral et leur avenir.